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À Rennes, pas assez de lieux pour les enterrements civils : « la mort doit réinvestir la cité »
La jeune coopérative funéraire de Rennes alerte. La crise de la covid n’a fait que mettre en relief ce manque criant de salles pouvant accueillir des cérémonies civiles d’hommage aux défunts, quand il n’y a pas de crémation notamment.
« Aujourd’hui, par exemple on organise des obsèques pour une très grande famille, dans l’agglomération. C’est une cérémonie civile, sans crémation, le maire se démène, essaie de voir avec la préfecture s’il peut mettre à disposition sa salle municipale et déroger à la règle des 30 personnes », explique Isabelle Georges, présidente de la coopérative funéraire.
Covid : pas la même jauge entre cérémonies religieuses et laïques
Créée il y a un an, à Rennes, la coopérative funéraire, qui compte 250 sociétaires, a organisé 70 cérémonies, « avec la covid, les jauges, les familles doivent compter, et recompter. C’est très douloureux. On demande que pour les cérémonies civiles, les jauges soient les mêmes que dans les lieux de culte. »
En effet, à l’église comme à la mosquée, les cérémonies ne sont pas limitées en nombre de participants, à condition d’occuper seulement une rangée sur deux et de laisser libres deux sièges entre chaque personne ou entité familiale. « On ne comprend pas que les mêmes règles ne s’appliquent pas à tous. »
« Pour que la mort réinvestisse la cité »
Aujourd’hui, 47 % des cérémonies funéraires sont laïques, « mais on manque de lieux pour les organiser. La crise sanitaire n’a fait que faire ressortir cette difficulté. » Le crématorium de Vern-sur-Seiche, qui va s’agrandir, accueille des cérémonies civiles même sans crémation, « mais souvent il y a de l’attente, parfois jusqu’à une semaine. » Les cimetières Nord et Est à Rennes disposent également de salles gratuites pour des cérémonies civiles, avec une jauge hors covid de 100 personnes. Mais rien dans les communes alentour. « Ça reste lié au bon vouloir du maire. On milite pour que la mort réinvestisse la cité, que des cérémonies civiles puissent avoir lieu dans des maisons de quartiers, salles polyvalentes, salles de spectacles. »
Isabelle Georges est consciente des difficultés, « les salles sont déjà très occupées, il y a aussi des barrières culturelles, psychologiques, pas forcément l’envie de faire entrer un cercueil dans des lieux très fréquentés par les jeunes, des problèmes d’accessibilité et de coûts pour certaines salles.»
La coopérative funéraire a aussi proposé pour le crématorium de Vern, implanté dans un bois, une possibilité de faire des cérémonies en extérieur, « on cherche des lieux connectés avec la nature. »