Aux origines

Au commencement était le Québec
L’histoire de ce projet commence par une rencontre fortuite avec une coopérative funéraire au Québec en 2011. C’est une anecdote qu’Isabelle Georges – l’initiatrice de la coopérative funéraire de Rennes – adore partager. Si vous la croisez, demandez-lui donc de vous la conter.

L’insupportable profit face à la mort
En 2015, Isabelle se trouve confrontée à l’organisation “concrète” d’obsèques. Et là (alerte spoiler), c’est le drame. D’abord parce qu’elle est très triste d’avoir perdu un être cher, ensuite parce qu’en poussant la porte des pompes funèbres, elle entre… dans un magasin. Et l’idée d’une séance de “shopping funéraire” boostée par un conseiller commercial à la mine de circonstance (promis, ce n’est pas du tout une caricature), ce n’est, mais alors, PAS DU TOUT, ce dont elle a besoin, ni envie à ce moment-là.

Immersion québécoise et formations
En 2016, elle profite d’un séjour d’un an à Québec, pour s’immerger dans le quotidien de la Coopérative Funéraire des Deux Rives. Elle y travaille plusieurs mois. L’idée de créer une coopérative funéraire à Rennes fait son chemin. Enfin, quand on parle de chemin, on devrait parler d’autoroute… parce qu’une fois le pied en terre bretonne, elle file se former au métiers de conseillère funéraire, puis de dirigeante de pompe funèbre. Et bon, on dira ce qu’on voudra, mais l’équation [(expérience québécoise + formation2) x conviction3], ça pose de sacrées bonnes bases pour mobiliser du monde et construire un projet sereinement.

Incubation à TAG 35 : la grande aventure du comité d’effervescence de la « Coop Fun »
En 2018, l’incubateur d’entreprises coopératives TAG 35 sélectionne le projet. L’aventure collective peut démarrer.

Découverte de la coopérative funéraire des 2 rives par Isabelle Georges.

Un comité d’effervescence se créé
18 fondateur·rice·s montent à bord d’une graaande barque. L’une des premières grandes escales a lieu en décembre 2018 : on se réunit alors pour définir la raison d’être de la coopérative. D’autres escales suivront : le site web du projet, la 1ère saison des cafés mortels, la rencontre d’un nombre incalculable de partenaires, fournisseurs, soutiens, curieux, la création des locaux lors d’ateliers mortels à la sauce Design thinking, l’adhésion de financeurs, la conception de nos statuts, etc. Chacune d’entre elles nous conforte dans l’idée que l’on peut faire autrement dans le funéraire, en mettant l’humain, les familles et les citoyen·ne·s au centre, en faisant communauté autour de la mort. Comme dirait Vinciane Despret dans son merveilleux ouvrage Au bonheur des morts, notre projet, au sein de la coopérative, est bien de “prendre soin des morts… et des vivants.”

Création et installation de la coopérative
Après plusieurs mois de ce bien joli travail collectif, les statuts de la coopérative funéraire de Rennes sont signés, par les 18 fondateur·rice·s, le 11 juillet 2019. La structure juridique créée, la séquence “Petit chantier & gros aléas” se joue de septembre à décembre 2019. Et on peut vous dire qu’on s’en souviendra… Toujours est-il, qu’on s’installe au cœur de la Bellangerais, à Rennes donc. Nos locaux sont situés dans le petit centre commercial du quartier, à proximité d’une maison de quartier super dynamique et d’une bibliothèque municipale avec laquelle un partenariat se noue très vite. Nos voisins commerçants sont forts sympathiques, et l’accès est facile, avec plein de places pour se garer. Toute notre équipe se sent très vite comme un poisson dans l’eau, dans ce lieu plein de vie !

Et puis c’est le grand jour…
Le 11 janvier 2020, nous inaugurons la coopérative funéraire de Rennes, dans nos locaux flambant upcyclés. 300 personnes assistent à cette belle cérémonie et aux portes (grandes) ouvertes, tout au long de la journée. Pour le collectif fondateur, c’est une immense joie de vivre ce moment, d’autant plus que le Québec est avec nous. Bon d’accord, “juste” en visio-conférence. Garry Lavoie, dirigeant de l’une des plus importantes coopératives funéraires du monde (rien que ça !), nous fait le plaisir de nous raconter l’histoire des coopératives funéraires, nées au Québec. En 10 mn. Si, si. Il y est parvenu. “La boucle est bouclée” me direz-vous ? Pas du tout. L’histoire a bien commencé au Québec.. et à présent, elle se poursuit. Avec les familles poussant la porte de la coopérative. Autour des tables de bistrots qui accueillent nos cafés mortels. Le long des circuits courts de nos fournisseurs funéraires. Elle se poursuit et continue à s’inventer au sein de nos réunions et assemblées à venir, avec tous les sociétaires qui nous rejoignent aujourd’hui ou le feront demain, et à travers les échanges avec d’autres coopératives funéraires qui fleurissent un peu partout en France.

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