Gabin a rejoint la coopérative la semaine du 8 décembre, semaine où la coopérative organisait un café mortel autour de « la mort et l’enfant ». Durant cette semaine, Gabin a pu observer comment on organise les cafés mortels, comment on accueille les familles, quelles sont les démarches administratives à effectuer. Gabin est allé à la mairie déclarer un décès avec un membre de l’équipe. Gabin a même pointé les règlements de nos 210 souscripteurs. Notre merveilleuse graphiste, Marine Frugès en pleine conception de notre future site, a pu lui montrer les ressorts de la conception graphique d’un site internet. Gabin a préparé un cercueil. Bref Gabin a effectué une réelle immersion dans une coopérative funéraire. L’équipe de la coopérative a proposé à Gabin de faire part des impressions, de nous relater des funérailles qu’il avait vécues et imaginer les funérailles qu’il aurait souhaitées. Il a accepté et nous l’en remercions. Allez hop la parole est à Gabin.
Mes premières impressions
Tout d’abord quand je suis rentré dans le bâtiment de la coopérative je n’avais pas l’impression d’être dans une entreprise de pompes funèbres mais plutôt dans une sorte de salon de thé.
Ensuite, quand je suis arrivé, j’ai tout de suite été accueilli gentiment par ceux qui vont être mes maîtres de stage pendant quelques jours. Aussi, dès les dix premières minutes, j’ai senti une bonne ambiance entre les collègues de la coopérative. Ce qui donne un côté joyeux à ce qui aurait pu être morbide.
Je pense que c’est grâce au mini salon installé dans la salle principale mais aussi grâce aux plantes, aux dessins sur les vitres et au fait que tu ne peux pas être enfermé entre quatre murs, tu as toujours au moins une grande vitre qui donne un coté aéré et une sensation de liberté au bâtiment.
Suite à mes premières expériences à la coopérative, j’ai re-réfléchi aux funérailles de ma grand-mère
Pour le coup, la cérémonie organisée pour ma grand-mère était un peu ce que m’ont décrit les gens de la coopérative (un discours à trous). Il n’y avait rien de personnel, seulement des choses que l’on aurait pu dire pour tout le monde. La seule chose qui avait été personnelle était la lettre de ma mère racontant qui était ma grand-mère. Mais de ce que j’ai compris, elle a dû insister pour pouvoir la lire, car le maître de cérémonie et l’entreprise de pompes funèbres qui organisait les funérailles ne voulaient pas qu’elle la lise, allez savoir pourquoi. De plus, dans la partie de la cérémonie qui se passait dans l’église on parlait plus de Dieu et de Jésus que de ma grand-mère, alors qu’elle n’était pas tant que ça croyante.
J’ai été touché et vraiment en accord avec mon grand-père (époux de la défunte) quand il s’est mis à pleurer après la cérémonie en disant « c’était une étoile qui méritait de partir de façon sublime au lieu de ça, elle est partie comme si elle n’avait jamais existé ».
Bref la cérémonie était vraiment nulle.
Avec les possibles qu’offre la coopérative, j’ai imaginé ce qui aurait pu être fait pour elle
• Il aurait fallu une église plus « clichée » plutôt qu’un bâtiment blanc, carré et sans esthétique particulière. De plus, ça aurait été mieux une ville où elle a vécu enfant.
• Plutôt que de monopoliser le temps de parole avec des dires religieux, parler aussi de la vie de la défunte et de son impact sur les gens présents, peut être avec des témoignages ou simplement des vidéos/photos.
• Des musiques qu’elle aimait (qu’elles soient toniques ou très calmes on s’en fiche mais quelque chose qu’elle écoutait) et pas des chants religieux a cappella, où ils te disent de mourir pour pouvoir vivre.
• Faire une cérémonie plus courte et pas un truc de deux heures où tout le monde s’ennuie (après s’il y a un rythme qui fait que les gens sont dedans, ça peut faire deux heures ou même plus).
• Pour le crématorium, pendant le temps de recueillement, plutôt que de mettre des images de forêts et de montagnes tout droit sortis de Google Image, afficher des photos de la défunte apportées par les proches.
• Aussi, ce qui aurait pu être pas mal, ce sont des oiseaux car elle adorait ce genre d’animaux.
Gabin