Bonjour,

En 2019 en France, selon une étude du CREDOC, 43% des sondés expriment le souhait d’une cérémonie civile pour leurs funérailles.
Pourtant, depuis le début de la pandémie une personne qui désire célébrer des obsèques civiles n’a pas accès aux mêmes services qu’une personne désirant célébrer une cérémonie religieuse.

source crédoc

Au lieu de consacrer son temps à organiser la cérémonie comme elle devrait le faire, une personne ayant fait le choix d’une cérémonie laïque devra passer son temps à compter.
D’abord COMPTER le nombre de personnes qui pourront assister à la cérémonie et… appeler les autres.
Face aux normes COVID imposées par l’Etat, seules 60 personnes sont aujourd’hui autorisées à assister à une cérémonie au crématorium et 30 dans les deux salles des cimetières rennais.
Puis COMPTER le temps des interventions, le nombre de témoignages pour ne pas dépasser le temps qu’elle aura pour célébrer cette cérémonie : pas plus de 30 minutes au crématorium tout comme dans les autres salles faute de créneaux disponibles, faute d’une offre de salles suffisamment large sur notre territoire, dans nos communes.

La coopérative funéraire de Rennes a accompagné près de 70 familles depuis maintenant un an dont la moitié l’ont été dans le cadre de cérémonies civiles et a pu constater que ce problème a été amplifié par le contexte de pandémie.
La tentation est parfois grande d’aller vers les églises pour leur demander d’accueillir toutes les cérémonies, car les églises sont en capacité d’accueillir plus de fidèles. La tentation est d’autant plus grande car là aussi le temps n’est pas compté, le nombre de témoignages non plus.
La coopérative a commencé à engager le dialogue avec des élu.e.s de Rennes Métropole. Ils/elles sont conscient.e.s de la nécessaire évolution.
Nous avons évoqué le fait que le monde du funéraire n’est plus celui d’il y a 20 ou 30 ans ; qu’aujourd’hui la personnalisation lors des funérailles, la conscience écologique, l’augmentation de la part des cérémonies civiles nous amène à repenser les lieux de célébrations et notamment ceux liés au funéraire.

Nous nous réjouissons d’ailleurs que Rennes Métropole investisse plus de 2 millions d’Euros dans l’agrandissement du crématorium pour avoir une salle de cérémonie plus grande et permettre des cérémonies en plein air ainsi qu’un jardin cinéraire. Nous nous réjouissons également qu’il existe sur Rennes ces 2 salles de cérémonies funéraires implantées dans les 2 cimetières mises à disposition gratuitement auprès des habitants. Rares sont les villes qui disposent de ce service.

L’enjeu pour nous est de profiter de cet éclairage pour lancer un appel auprès de tou.te.s nos élu.e.s de l’assemblée nationale et nos élus locaux pour que tous les habitants puissent avoir accès aux mêmes services sans distinction. Des salles en capacité d’accueillir plus de monde, des salles où des cérémonies plus longues, quand cela est nécessaire, puissent avoir lieu. En particulier dans ce contexte extrêmement difficile pour les familles.
Nous appelons donc, au nom des 250 membres de la coopérative, l’ensemble des élu.e.s locaux à se mobiliser, et relayer auprès de nos élu.e.s nationaux, sur la question de l’accueil de cérémonies funéraires et en particulier dans ce contexte de pandémie.

  • Et si on envisageait un recensement des salles municipales, en capacité d’accueillir des cérémonies funéraires et un label « funéraire compatible », qui puisse nous permette d’être force de proposition auprès des familles tant pour une salle en capacité d’accueillir une cérémonie funéraire mais également un temps de retrouvailles d’après cérémonie en ces temps de fermeture de bistrot.
  • Et si un travail de sensibilisation était engagé auprès des élu.e.s et habitant.e.s pour lever les craintes d’accueillir des cérémonies funéraires dans les salles polyvalentes… parce que la mort fait partie intégrante de la cité.

Nous devons être en capacité dans notre ville, dans notre Métropole, de pouvoir dire « oui il est possible d’imaginer une cérémonie d’1h30 avec une capacité qui aille au-delà de 90 personnes » comme c’est le cas dans la plupart des églises en cette période de pandémie. Et qu’on s’entende, 50 % des familles accompagnées par la coopérative funéraire ont des funérailles religieuses. En aucun cas l’idée est de mettre en cause les conditions d’accès aux familles croyantes mais davantage de permettre à tous d’avoir accès à ces mêmes conditions. Faisons dignement société en permettant aux proches d’un.e défunt.e, quelle que soit sa croyance, de faire communauté lors des cérémonies comme un droit absolu non négociable.

La crise sanitaire a servi de révélateur à une situation que est, pour nous, très compliquée à faire comprendre pour celles et ceux qui sont dans le besoin à ce moment-là : le besoin de partager, le besoin de faire communauté et…. non pas de COMPTER.

Nous restons à votre disposition. Vous trouverez ci-joint un dossier de presse de la coopérative ainsi que le lien vers l’article qui nous a interpelé.


Coopérativement,
Isabelle Georges, Présidente de la coopérative funéraire de Rennes
et l’ensemble des membres de la coopérative.